Une tribu récemment contactée décimée par une mystérieuse épidémie

4 Avril 2014

Parojnai Picanerai en pleine santé le jour où il a été contacté en 1998 (à gauche), et gravement atteint de la tuberculose en 2007 (à droite). Il est mort de cette maladie en 2011. © V. Regehr/Survival

Cette page a été créée en 2014 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

A l’occasion de la Journée mondiale de la santé, le 7 avril, Survival attire l’attention sur une mystérieuse épidémie de tuberculose qui frappe mortellement les membres récemment contactés d’une tribu d’Amérique du Sud.

Les membres de la tribu Ayoreo-Totobiegosode du Paraguay succombent les uns après les autres à une forme de tuberculose qui passe inaperçue dans les examens médicaux. Les Indiens sont expulsés de leur forêt par les éleveurs qui l’abattent et la brûlent pour la transformer en pâturages.

Cette épidémie mortelle menace d’anéantir les Ayoreo du Paraguay récemment contactés et crée un sinistre précédent pour leurs parents, les derniers Indiens isolés en dehors du bassin amazonien qui se cachent toujours dans la forêt.

Ibore Picanerai en pleine santé le jour où elle a été chassée de la forêt en 1998 (à gauche), et atteinte de la tuberculose en 2003 (à droite). Elle est morte en 2009. © Survival International

La plupart des Ayoreo-Totobiegosode qui ont été contraints de quitter la forêt, certains aussi récemment qu’en 2004, ont depuis souffert de maladies respiratoires rares.

Comme d’autres groupes d’Indiens isolés, les Ayoreo n’ont pas d’immunité contre les maladies allogènes.

Les agents de santé locaux disent que les tests de dépistage de la tuberculose sont souvent négatifs chez les Ayoreo, bien que les symptômes soient presque identiques, et de ce fait nombre d’entre eux n’ont pas accès au traitement médical adéquat.

Chiri Etacore en pleine santé en 2000 (à gauche), et gravement atteint de la tuberculose en 2011 (à droite). Il est mort en 2013. © R. Suter/Survival

La plus récente victime ayoreo, Chiri Etacore, est mort d’une maladie respiratoire en 2013. Il avait été chassé de la forêt en 1986.

Si le gouvernement paraguayen ne prend pas de mesures pour enquêter sur cette mystérieuse maladie, l’avenir des Ayoreo qui restent encore isolés dans la forêt est très compromis.

Nixiwaka Yawanawá, un Indien d’Amazonie brésilienne, qui collabore à Survival International sur la question des droits indigènes, a déclaré : ‘Il est scandaleux que le gouvernement paraguayen ne prenne aucune mesure pour protéger le territoire des Ayoreo. Cette mystérieuse maladie provoque une véritable hécatombe. Le gouvernement doit agir de toute urgence pour éviter une catastrophe qui équivaudrait à un crime contre l’humanité’.

Nguiejna Etacoro en pleine santé le jour où elle a été contactée en 2004 (à gauche), et déjà atteinte de la tuberculose en 2007 (à droite). Elle est aujourd'hui gravement malade. © GAT/Survival

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Cette tragédie n’a rien de surprenant. Quand les peuples isolés entrent en contact avec le monde extérieur les maladies progressent rapidement. Voici la preuve que le contact forcé n’est rien d’autre qu’une véritable sentence de mort pour les peuples indigènes. Loin de prendre des mesures pour protéger ces Ayoreo isolés, le gouvernement tolère la destruction massive de la forêt du Chaco par les éleveurs brésiliens. Le Paraguay doit agir de toute urgence pour sauver les derniers Indiens isolés en dehors du bassin amazonien’.

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