13 octobre - Jour de Christophe Colomb : le génocide des Amérindiens continue

13 Octobre 2014

Cette page a été créée en 2014 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Une femme aché peu de temps après avoir été capturée et amenée hors de la forêt en 1972, au Paraguay. En avril dernier, les Aché ont porté plainte sur le génocide qu'ils ont subi. © A. Kohmann/Survival

Pour marquer le Jour de Christophe Colomb le 13 octobre 2014, Survival International rappelle de nombreux cas actuels et récents de violence génocidaire subie par les peuples indigènes aux mains d’étrangers à leurs terres.

En avril dernier, les Indiens aché du Paraguay ont porté plainte sur le génocide qu’ils ont subi pendant les années 1950 et 1960. Les Aché ont été décimés par des colons qui ont lancé contre eux des raids meurtriers, les capturant et les vendant comme esclaves.

Le Brésil abrite une centaine de groupes d’Indiens isolés, les sociétés les plus vulnérables de la planète. Des populations entières sont anéanties par la violence d’étrangers qui s’emparent de leurs terres et de leurs ressources et par des maladies bénignes comme la grippe ou la rougeole contre lesquelles ils n’ont aucune résistance.

Les Indiens isolés kawahiva du centre du Brésil sont menacés d’extinction, leur territoire étant envahi par des bûcherons et des éleveurs. Lorsqu’il fut avéré qu’ils avaient été délibérément pris pour cible par les bûcherons qui les forçaient constamment à fuir, un procureur a lancé une enquête sur ce cas de génocide.

Des survivants du massacre de Haximu, au cours duquel les chercheurs d'or ont tué 16 Indiens Yanomami, portent les urnes contenant les cendres de leurs proches. © C Zacquini/Survival

Parmi les nombreux cas de génocide, figure l’attaque brutale lancée par des chercheurs d’or en 1993 sur le village yanomami de Haximu au Venezuela, près de la frontière avec le Brésil. Seize Yanomami ont été tués, y compris des personnes âgées, des femmes et des enfants. Quatre hommes parmi les coupables ont par la suite été condamnés de génocide dans un jugement sans précédent.

Cinq Indiens akuntsu de l’État de Rondonia, au Brésil, sont les derniers survivants d’un génocide qui a décimé la presque totalité de leur tribu. En 1985, les enquêteurs du gouvernement ont découvert une maison communautaire qui avait été rasée au bulldozer – la preuve d’un massacre brutal par des hommes armés.

Le cas de l’invasion violente de la forêt des Indiens awá du Brésil et sa destruction par les bûcherons armés et les éleveurs a également été qualifié de génocide par des experts brésiliens. Suite à la campagne de grande envergure lancée par Survival, les envahisseurs ont été expulsés du territoire awá en janvier 2014, mais le gouvernement n’est pas encore parvenu à mettre en œuvre un programme de protection permanente du territoire pour empêcher de futures invasions.

Karapiru, un Awá témoin du massacre de sa famille, Brésil. © F Watson/Survival

Stephen Corry, directeur de Survival a déclaré : ‘Les sociétés industrialisées soumettent les peuples indigènes à la violence génocidaire, à l’esclavage et au racisme afin de s’emparer de leurs terres, de leurs ressources et de leur force de travail au nom du ‘progrès’ et de la ‘civilisation’. Depuis la ‘découverte’ des Amériques, les Indiens ont été les victimes innocentes d’une colonisation agressive de leurs terres. En les traitant d’arriérés et de primitifs, leurs envahisseurs ont justifié leur extermination systématique qui continue cruellement de nos jours. Il est temps de mettre un terme à ce génocide’.

Note aux rédactions :

- Le Jour de Christophe Colomb est célébré le deuxième lundi d’octobre aux Etats-Unis, en Amérique latine et en Espagne en commémoration de la date d’arrivée de Christophe Colomb dans le Nouveau Monde en 1492.

- Voir la galerie photographique des Indiens d’Amérique confrontés au génocide.

Peuples non contactés du Brésil
Peuple

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