Les Indiens guarani à nouveau victimes d'une série d'attaques

14 Septembre 2015

Le jeune leader guarani Semião Vilhalva a été abattu une semaine après la réoccupation par sa communauté d’une partie de son territoire ancestral. © Local media

Cette page a été créée en 2015 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Des hommes de main armés ont lancé une série d’attaques contre des Indiens guarani dans le centre du Brésil.

Le 29 août, le leader guarani Semião Vilhalva a été abattu, une semaine après la réoccupation par sa communauté d’une partie de son territoire ancestral. Un enfant d’un an a été atteint d’une balle en caoutchouc à la tête et de nombreuses personnes ont été blessées.

A peine une semaine plus tard, le 3 septembre, des éleveurs et des hommes armés entassés dans une trentaine de véhicules ont envahi la communauté de Guyra Kambi’y.

Ils ont tiré de manière répétée sur les membres de la communauté dont une cinquantaine d’enfants, les forçant à s’enfuir et à trouver refuge dans les forêts alentour. Ils ont ensuite incendié leurs maisons, détruisant tout sur leur passage.

Les Guarani ont demandé aux autorités qu’elles les protègent mais la police les a laissés à la merci des hommes armés.

Ces hommes armés, à la solde des éleveurs, encerclent et menacent de nombreuses autres communautés guarani de la région et leur tirent dessus quotidiennement.

Le porte-parole guarani Inaye Gomes Lopes a déclaré, ‘Nous resterons fermes. Les éleveurs pensent que tuer des Indiens va résoudre les problèmes. Non, s’ils en tuent un, 20 ou 30 autres se soulèveront.’

Des ONG brésiliennes appellent à une enquête sur l’implication présumée de parlementaires locaux dans l’attaque.

Cette intensification du conflit fait suite à la destruction durant des décennies des terres ancestrales guarani, désormais occupées par des élevages de bétail et des plantations de canne à sucre, de soja et de maïs.

Selon la Constitution brésilienne, le Brésil aurait dû démarquer les territoires indigènes et les leur restituer pour leur usage exclusif avant 1993, mais le processus est paralysé et a laissé les Guarani dans des conditions de vie effroyables.

La dernière attaque est survenue un jour après que le ministre de la Justice se soit rendu dans la région pour discuter de solutions qui régleraient les conflits territoriaux ayant mené à l’une des crises humanitaires les plus tragiques du Brésil.

L’association guarani, Aty Guasu, a déclaré, ‘Les éleveurs et tous les responsables de ces crimes affreux doivent être jugés!’. Les Guarani exigent également une protection policière et la démarcation de leur territoire ancestral.

Survival a lancé une action urgente appelant le gouvernement brésilien à poursuivre les responsables de ces attaques, à protéger les communautés d’autres actes de violence et à démarquer les terres guarani pour empêcher d’autres effusions de sang.

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