Survival exhorte l'ONU à mettre fin à la crise sanitaire due aux intoxications au mercure en Amérique du Sud

1 Avril 2016

Depuis une dizaine d’années, les mineurs illégaux envahissent le territoire yanomami. © Fiona Watson/Survival

Cette page a été créée en 2016 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Survival International a alerté l’ONU pour dénoncer l’impact dévastateur que provoque l’intoxication au mercure sur les peuples autochtones d’Amazonie.

Dans une lettre adressée au Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la santé, Survival International a souligné l’échec des gouvernements sud-américains qui n’ont toujours pas pris les mesures nécessaires pour mettre fin à la contamination.

L’utilisation incontrôlée du mercure, notamment pour l’orpaillage clandestin, est très répandue sur les territoires des peuples autochtones. Les attitudes discriminatoires à leur égard se traduisent par l’inertie des autorités face à cette situation.

Au Pérou, suite à des tests, 80% d’une communauté nahua a été diagnostiquée fortement positive à l’intoxication au mercure. Les personnes affectées souffrent, entre autres, d’anémie et d’insuffisance rénale. 63% d’entre elles sont des enfants. L’un d’entre eux est même décédé.

Le gouvernement péruvien est au fait des intoxications depuis 2014, mais il n’a pas fait le nécessaire pour en identifier l’origine. Il est aussi possible que d’autres peuples autochtones de la région aient été affectés par le mercure, y compris des peuples isolés.

Au Brésil, de nouvelles statistiques révèlent des taux alarmants d’intoxication chez les Yanomami et les Yekuana.

Des orpailleurs clandestins travaillent sur les terres yanomami et contaminent les rivières et la forêt. Les Yanomami isolés sont particulièrement en danger car de nombreux mineurs se trouvent près de leur territoire.

Sans soins médicaux, l’intoxication au mercure peut être mortelle. Les enfants et les femmes en âge de procréer sont les plus vulnérables. © Fiona Watson/Survival

Reinaldo Rocha Yekuana, un porte-parole autochtone, a déclaré: “Nous sommes préoccupés par les résultats de cette recherche. Cette pollution affecte non seulement les plantes et les animaux mais elle affectera aussi les générations futures”.

Les autorités brésiliennes connaissent cette crise sanitaire depuis plus de trente ans. Pourtant, elles n’ont pas pris les mesures nécessaires pour mettre fin à l’orpaillage clandestin ni pour prendre en charge les personnes affectées.

Au Venezuela, plusieurs tribus dont les Yekuana, les Yanomami, les Piaroa, les Hoti et les Pemon sont également frappées. 92% des femmes yekuana, dans l’une des régions où ils vivent, ont des niveaux d’intoxication bien supérieurs au seuil de tolérance.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : “Ces gouvernements sont assis sur une véritable bombe à retardement. Plus les semaines passent, moins ils réagissent et plus les peuples autochtones souffrent. Lorsque l’intoxication au mercure est identifiée, elle doit être traitée à la source et les personnes affectées doivent recevoir un traitement adapté. Tant que les territoires des peuples autochtones ne seront pas protégés, les conséquences seront catastrophiques”.

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