Le mode de vie des Bushmen : une « fantaisie archaïque »?

12 Décembre 2008

Enfants bushmen, Réserve du Kalahari, Botswana, 2004. © Survival International

Cette page a été créée en 2008 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Deux ans après la victoire juridique sans précédent des Bushmen du Kalahari confirmant leur droit de vivre et de chasser sur leurs terres, le président du Botswana Ian Khama a signifié aux Bushmen que leur mode de vie basé sur la chasse n'était qu'une "fantaisie archaïque".

La Haute Cour du Botswana avait jugé le 13 décembre 2006 que l'expulsion des Bushmen était "illégale et anticonstitutionnelle", et qu'ils avaient le droit de vivre sur leurs terres ancestrales dans la réserve du Kalahari central (CKGR).

La Cour avait également confirmé le droit des Bushmen de pratiquer la chasse et la cueillette dans leur réserve. Mais, lors d'une récente déclaration adressée à la nation, le président Khama a prétendu que "le fait…que [les Bushmen veulent] continuer aujourd'hui d’assurer leur subsistance grâce à la chasse et à la cueillette n’est qu'une fantaisie archaïque".

L’un des juges rendant la décision de 2006 avait affirmé que le refus du gouvernement d'autoriser les Bushmen à chasser "équivalait à condamner les habitants de la CKGR à mourir de faim". Aujourd’hui, deux ans après cette décision, le gouvernement ne leur a toujours pas délivré de permis les autorisant à chasser dans la réserve.

Un porte-parole bushman a déclaré aujourd'hui : " La chasse n'est pas une pratique d’un autre âge. Nous voulons être des chasseurs-cueilleurs d’aujourd’hui. C'est le meilleur moyen de survivre dans la réserve du Kalahari."

Le gouvernement botswanais a accordé une licence d’exploitation minière à une compagnie diamantifère en territoire bushman à condition qu’elle ne fournisse pas d'eau aux Bushmen. Il a également interdit l'accès d’un puits à une communauté bushmen tout en l’autorisant à un lodge touristique voisin pour ses clients.

Le président du Botswana siège au conseil de l'organisation écologiste nord-américaine Conservation International.

Pour plus d’informations
Sophie Baillon 00 33 (0)1 42 41 44 10
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