Condamnation internationale du Botswana au sujet des Bushmen

11 Octobre 2013

Le gouvernement botswanais a été condamné pour avoir interdit à l’avocat des Bushmen l’entrée au Botswana. Me Gordon Bennett avait précédemment défendu les Bushmen lors de trois procès victorieux. © Survival International

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Le gouvernement du Botswana a fait l’objet de critiques virulentes concernant la persécution qu’il fait subir aux Bushmen du Kalahari. Le Comité des droits de l’homme du barreau d’Angleterre et du Pays de Galles (BHCR), les Nations-Unies et des parlementaires britanniques ont exprimé leur préoccupation au sujet de l’acharnement du gouvernement botswanais à refuser aux Bushmen un procès équitable et à violer leurs droits de vivre et de chasser sur leur terre ancestrale.

La plupart des Bushmen du Kalahari sont actuellement tenus de demander un permis d’une validité d’un mois pour entrer dans la Réserve du Kalahari central (CKGR) et sont arrêtés lorsqu’ils pratiquent la chasse – leur principale source de subsistance.

En juillet dernier, l’avocat britannique des Bushmen, Gordon Bennett, a été interdit d’entrée au Botswana et porté sur une ‘liste de visas’ à la veille d’une importante audience à la Haute Cour où il devait défendre le droit des Bushmen à accéder librement à leur terre dans la CKGR. Me Bennett avait précédemment défendu les Bushmen lors de trois procès victorieux. Il n’a reçu aucune explication au sujet de cette interdiction et la dernière affaire a été ajournée pour des raisons techniques.

Des critiques virulentes ont été formulées concernant la persécution que le gouvernement botswanais fait subir aux Bushmen. © Survival International

Dans une lettre adressée au Président Ian Khama, le BHRC a exprimé sa ‘sérieuse préoccupation’ quant au refus du Botswana de permettre à Me Bennett d’entrer dans le pays. Les parlementaires britanniques Zac Goldsmith et Lord Avebury, ainsi que l’écrivain et commentateur politique botswanais Michael Dingake, ont aussi fermement condamné cette décision.

Des critiques ont également été soulevées cette année aux Nations-Unies au sujet du Botswana. Lors de l’examen périodique universel du Botswana, les Etats-Unis ont exprimé leur ‘préoccupation concernant l’interprétation restreinte [du verdict] de la Haute Cour, qui empêchait les centaines de [Buhsmen] de vivre et de chasser sur leurs terres ancestrales’, et le Royaume-Uni a appelé à une évolution des négociations entre le gouvernement du Botswana et les Bushmen du Kalahari ‘de toute urgence’.

En outre, des recommandations concernant le traitement que le Botswana inflige aux Bushmen ont été formulées par l’Irlande, la Norvège, l’Espagne, le Mexique, la Finlande et le Congo, comme celle ‘d’appliquer intégralement le verdict de la Haute Cour de 2006’ ou de ‘garantir le retour des communautés san [bushmen] dans la Réserve du Kalahari’.

Le Botswana attire les touristes avec des images idylliques des Bushmen tout en les dépossédant de leurs terres. © www.botswanatourism.co.bw

Survival International a lancé, en septembre dernier, un appel au boycott du tourisme au Botswana en réponse à la politique gouvernementale visant à expulser de force les Bushmen de la CKGR tout en promouvant cette région comme destination touristique.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Certains considèrent que le Botswana est la vitrine de la démocratie africaine, mais quel type de démocratie empêche ses citoyens d’avoir accès à leur avocat ? Pour les Bushmen, c’est un régime répressif déterminé à les exterminer. Heureusement, les observateurs internationaux ont pris conscience du fait que le président Khama mène une guerre vicieuse et vaine contre les derniers chasseurs-cueilleurs du pays’.

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